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Renforcement de la réduction générale de cotisations patronales


Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 a été adopté définitivement le 3 décembre 2018. Il prévoit entre autre un élargissement de la réduction patronale de cotisation. La DSS a diffusé le 6 décembre 2018 une nouvelle version du projet de décret, présentée comme définitive, qui précise les modalités pratique d’application de cette nouvelle exonération de charges patronale. 

Rappelons qu’il s’agit toujours d’un projet de texte, et que seul le décret qui sera publié au Journal officiel d’ici à la fin de l’année 2018 fera foi. 

Rappel sur la réduction générale de cotisation patronale

La réduction générale de cotisation est maximale au niveau du SMIC, puis dégressive au-delà jusqu’à devenir nulle 1,6 SMIC.

Le calcul de la formule est composé d’un ensemble d’informations cumulées au fil des 12 mois de paie.

« T » = Taux de cotisations
« S » = Smic annuel
« R » = Rémunération annuelle brute
« a » et « b » sont 2 variables mises en place en janvier 2015

Définition des éléments pris en compte dans le calcul du coefficient

T : La somme des taux

Il s’agit de la valeur maximale du coefficient.
Elle est fixée en tenant compte des taux de cotisations suivants :
- Assurances sociales : maladie, maternité, vieillesse, décès, invalidité, 
- Allocations Familiales, 
- FNAL, 
- Solidarité 
- Accident du Travail dans la limite d’un taux fixé par décret.
 
Celle valeur est donc fixée pour 2018 à :
- 0.2754 pour une entreprise redevable du FNAL à 0.1% 
- 0.2814 pour une entreprise redevable du FNAL à 0.5%
 
En cas d’application d’un dispositif de lissage des effets liés au franchissement d’un seuil d’effectif, conduisant l’employeur à appliquer à titre transitoire un taux réduit pour le calcul de la cotisation FNAL, le coefficient T est ajusté en conséquence.

S : Le SMIC

Il s’agit de l’addition des différents SMIC mensuels calculés sur l’année. L’Administration accepte que le Smic annuel puisse être égal à 12 fois le Smic mensuel calculé sur la base de 151,67 heures.

Le Smic est déterminé en fonction de trois variables :

  • Ajustement en fonction de la durée du travail du salarié (coefficient durée du travail)
 
En règle générale, le montant à prendre en compte est le SMIC calculé sur la base de la durée légale du travail. Il peut toutefois se trouver minoré ou majoré dans certaines situations.
 
On applique la même formule à tous les salariés dont la rémunération contractuelle est fixée, soit sur la base de la durée légale du travail, soit sur une durée supérieure. A ce stade du calcul, il n y a pas de majoration du Smic mensuel même si le salarié est rémunéré sur un nombre d’heures supérieur à la durée légale ou conventionnelle du travail, à quelques exceptions près (horaire d’équivalence, salarié non mensualisé ...).
 
La prise en compte des heures supplémentaires ou complémentaires éventuelles dans le calcul du Smic est réalisée par la suite (Ajustement en fonction des heures supplémentaires et complémentaires)
 
Le tableau suivant résume les principaux proratas appliqués selon la durée de travail applicable au salarié.
Exemple : Pour une durée collective de 32 heures, la formule applicable est égale à :
 
Smic horaire x 151,67 x (32/35)
 
Il faut prendre en compte la durée collective applicable au salarié appréciée au niveau de l'entreprise, de l'établissement ou selon la catégorie du salarié

Le « a » mis en place en janvier 2015 pour les entreprises de transport s’applique directement sur le SMIC, dans le coefficient temps de travail.

  • Ajustement en fonction des absences du salarié (coefficient d’absence)
 
Il n’existe plus qu’une seule méthode de prorata d’absence qui est résumée dans la circulaire DSS/SD5B/SG/SAFSL/SDTPS/2011/34 du 27 janvier 2011 de la manière suivante : 
 
« la valeur du Smic portée au numérateur de la formule est affectée du rapport entre le salaire versé ledit mois au salarié et celui qui aurait été versé si le salarié n’avait pas été absent , après déduction, pour la détermination de ces deux salaires, des éléments de rémunération dont le montant n’est pas proratisé pour tenir compte de l’absence. 
 
Ne sont donc pris en compte, dans la comparaison entre salaire versé et celui qui aurait été versé si le salarié n’avait pas été absent, que les éléments pris en compte pour le calcul de la retenue sur salaire liée à cette absence. »
 
  • Ajustement en fonction des heures supplémentaires et complémentaires du salarié 
 
Depuis le 1er janvier 2012, le Smic mensuel pris en compte est augmenté du nombre d’heures supplémentaires ou complémentaires, multiplié par la valeur du Smic.

R : La rémunération brute

Il s'agit du montant de rémunération brute constituée de tous les éléments soumis à cotisations de Sécurité sociale.

Le « b » concerne les entreprises adhérentes à une caisse de congés payés. Dans la formule du calcul du coefficient, « b » prend la valeur suivante : 100/ 90

Le projet de décret précise par ailleurs la part des cotisations AT/MP (0,78 point) sur laquelle pourra s’imputer la réduction générale dégressive en 2019.

Extension à l’AGIRC-ARRCO

Au 1er janvier 2019, la réduction est étendue aux contributions patronales AGIRC-ARRCO. 
 
Le T se composera donc des cotisations suivantes :
- Assurances sociales : maladie, maternité, vieillesse, décès, invalidité (7% + 8,55% + 1,90%),
- Allocations Familiales (3,45%), 
- FNAL (0,5% ou 0,1% selon l’effectif),
- Solidarité (0,3%)
- Accident du Travail dans la limite d’un taux fixé par décret (0,87% en 2019)
- Contribution AGIRC-ARRCO 
- Contribution d’équilibre générale (CEG)

Cette augmentation représentera pour le cas général 6,01 points au niveau du SMIC (4,72 % de contribution AGIRC-ARRCO + 1,29 % de contribution d’équilibre général).

Ces valeurs correspondent à la répartition de principe du régime unifié AGIRC ARRCO à savoir une répartition 40% part salarié / 60 % part employeur

Pour les employeurs appliquant des répartitions différentes ou des taux de cotisations dérogatoires au taux de droit commun en tranche 1 AGIRC-ARRCO, la part patronale prise en compte dans le périmètre de la réduction (paramètre T, taux du coefficient maximal) sera limitée de 2 façons :
- d’une part, elle ne pourrait en aucun cas dépasser 6,01 points (limite absolue comprenant le 4,72 et le 1,29 CEG)
- d’autre part, les répartitions dérogatoires à la règle des 60/40 seraient bien prises en compte, mais dans la limite d’un maximum de 60 % à la charge de l’employeur.
 
Exemple 1
Une entreprise a un taux effectif en retraite AGIRC-ARRCO de 7,87 % en tranche 1 réparti à raison de « 50 % employeur/50 % salarié »
Les cotisations du régime unifié AGIRC-ARRCO seraient prises en compte dans le calcul de la réduction pour :
- 3,94 % (part patronale) 
- 1,29 % (CEG) 
- = 5,23 % (et non 6,01 %).

Si une convention ou un accord prévoit une répartition 50/50. Lorsque cette dernière est appliquée, l’entreprise bénéficie d’une réduction moins importante que la valeur maximum prévue par les textes, ce qui est logique puisque la contribution employeur est également moins élevée.

Exemple 2 
Une entreprise avec un taux effectif en retraite AGIRC-ARRCO de 10,16 % en tranche 1 réparti à raison de « 50 % employeur / 50 % salarié ».
Les cotisations du régime unifié AGIRC-ARRCO seront prises en compte dans le calcul de la réduction pour 6,01 % seulement :
- 5,08 % de part patronale 
- 1,29 % CEG 
- = 6,37 %, ramenés à 6,01 %

Cette application conduit à favoriser les entreprises qui ont une contribution supplémentaire au légale avec une répartition moins favorable pour le salarié. En effet une entreprise avec un taux à 10,16 % aura une prise en charge de 6,01 % alors que sa charge est à 6,87.

Exemple 3
 
Une entreprise ayant un taux retraite AGIRC-ARRCO de 9 % en tranche 1 réparti à raison de « 70 % employeur/30 % salarié ».
Les cotisations du régime unifié AGIRC-ARRCO seraient prises en compte dans le calcul de la réduction pour 6,01 % seulement :
- 9 % × 60 % = 5,40 % de part patronale 
- 1,29 % CEG 
- = 6,69 %, ramenés à 6,01 %

En l’absence de précision contraire dans les textes, la rémunération brute prise en compte pour calculer le coefficient de la réduction ainsi que le montant de la réduction sera toujours le « brut sécurité sociale ».
Il en ira ainsi même dans les situations où les assiettes AGIRC-ARRCO sont différentes.

Le coefficient maximal correspondant au périmètre de la réduction en janvier 2019 sera :

 

Avec FNAL de 0,10%

Avec FNAL de 0,50%

T dans le calcul du coefficient

0,2809

0,2849

Extension à l’assurance Chômage

Au 1er octobre 2019, extension aux contributions patronales d’assurance chômage. 
 
Le T se composera donc des cotisations suivantes :
- Assurances sociales : maladie, maternité, vieillesse, décès, invalidité (7% + 8,55% + 1,90%),
- Allocations Familiales (3,45%), 
- FNAL (0,5% ou 0,1% selon l’effectif),
- Solidarité (0,3%)
- Accident du Travail dans la limite d’un taux fixé par décret (0,87% en 2019)
- Contribution AGIRC-ARRCO (6,01%)
- Contribution d’équilibre générale (1,29% CEG)
- Contribution assurance Chômage
 
Du fait de l’extension de la réduction aux cotisations chômage en cours d’année, il y aura en principe deux formules de calcul du coefficient de la réduction sur l’année 2019.
 
La situation sera traitée comme suit :
 
- un coefficient « de base » couvrant la rémunération de toute l’année 2019, déterminé selon une formule de calcul correspondant au périmètre actuel de la réduction générale, élargi aux contributions patronales de retraite complémentaire : dans le cas général, le paramètre T serait de 0,2809 ou 0,2849 selon que l’employeur est soumis au FNAL de 0,10 % ou 0,50 % ;
 
- un coefficient complémentaire pour les rémunérations des périodes d’emploi allant du 1er octobre au 31 décembre 2019, pour tenir compte de l’élargissement aux cotisations chômage (le paramètre T correspondant serait de 0,0405 à s’en tenir au taux des contributions d’assurance chômage en vigueur actuellement).
 
Le coefficient maximal correspondant au périmètre de la réduction en octobre 2019 sera :

 

Avec FNAL de 0,10%

Avec FNAL de 0,50%

T dans le calcul du coefficient

0,3214

0,3254

Dérogations applicables pour janvier 2019

Par exception, le PLFSS 2019 prévoit que la réduction s’appliquera dès le 1er janvier 2019 en périmètre complet, c’est-à-dire en incluant l’assurance chômage :

Les employeurs localisés en Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélémy et Saint-Martin pourront également bénéficier de la réduction en périmètre complet dès le 1er janvier 2019. En pratique, il s’agira d’employeurs n’appliquant pas le dispositif d’exonération propre à l’outre-mer, par ailleurs réformé par la LFSS 2019.

Il en ira de même pour certains employeurs agricoles.

 

Contrats pour lesquels l’employeur pourra appliquer la réduction générale en périmètre complet dès le 1.01.2019

• Contrats de professionnalisation qui ouvraient droit à des exonérations spécifiques (ex. : ceux conclus avec des demandeurs d’emploi de 45 ans et plus)

• Associations intermédiaires (pour les contrats qui étaient concernés par l’exonération « 750 h/an ») (1)

• Ateliers et chantiers d’insertion (ACI) (pour les contrats qui étaient concernés par l’exonération spécifique) (1) (2)

• Contrats d’apprentissage (1) (2)

• Certains employeurs agricoles

• Employeurs localisés en Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélémy et Saint-Martin (3)

(1) Les exonérations spécifiques attachées à ces dispositifs seront supprimées au 1.01.2019

(2) Par exception, les employeurs publics bénéficieront encore des anciennes exonérations (ils ne sont pas éligibles à la réduction générale de cotisations).

(3) Par hypothèse, uniquement pour les contrats ne donnant pas lieu au dispositif d’exonération spécifique à l’outre-mer.

Déclaratif

Pour la présentation sur le bulletin de paye, aucune règle spécifique n’est prévue. Le montant de la réduction serait donc affiché globalement, sans distinguer les montants liés aux cotisations et contributions versées aux URSSAF de celles versées aux caisses AGIRC-ARRCO.
 
Toutefois dans la DSN il est nécessaire de déclarer distinctement le montant de l’exonération afférente à l’AGIRC ARRCO ce qui nécessite dans les systèmes d’information paye de prévoir un calcul particulier. En effet dans le bloc 79 de la DSN il est demandé un code 106 qui correspond à ceci :
On peut donc penser que la réduction sera déterminée par application d’un coefficient égal au rapport « taux des contributions versées aux URSSAF / taux maximal du coefficient ». 
 
Exemple
Pour un salarié avec un FNAL de 0,50 %, le coefficient de répartition URSSAF sera égal, au 1er janvier 2019 :
- à 22,48/28,49 = 0,789049 pour une réduction hors assurance chômage (soit environ 78,9049 % de la réduction à imputer sur les charges URSSAF)
 
- 26,53/32,54 = 0,815304 pour une réduction en périmètre complet incluant l’assurance chômage (soit environ 81,5304 % de la réduction à imputer sur les charges URSSAF).
 
Le solde de la réduction sera imputé sur les contributions déclarées aux organismes de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO.
 
Projet de décret relatif à la mise en œuvre de la réduction générale des cotisations et contributions sociales à la charge des employeurs diffusé le 6 décembre 2018 

Baisse du taux maladie en compensation de la disparition du CICE

Au 1er janvier 2019 le taux d’assurance maladie baisse de manière significative, 6 points, pour les employeurs éligibles à la réduction de charge patronale (Ex réduction Fillon) et pour les rémunérations inferieures à 2,5 SMIC.

Avant 2019

A compter de janvier 2019

13,00 %

7,00 %

 

Cette évolution fait écho à la disparition du CICE prévu dans la loi de finance de 2019 et va fonctionner un peu comme la baisse du taux des allocations familiale à savoir un déclenchement d’un CTP complémentaire en cas de dépassement du seuil.
D’un point de vu déclaratif, cette évolution a un impact fort au niveau des CTP (Code Type Personnel) déclarés à l’URSSAF car l’assurance maladie entre actuellement dans le CTP 100 qui devra être modifié ainsi que tous les autres CTP qui intègrent le taux maladie.
Pour les salariés dépassant le seuil de 2,5 SMIC il sera nécessaire en plus du CTP 100 de déclarer le CTP suivant :
'635' COMPLEMENT COTISATION MALADIE au taux de 6%
'636' COMPLEMENT MALADIE ABATT. 30% au taux de 4,2%
 
Un CTP 637 est également créé pour déduire un trop versé de cotisations «Maladie» en fonction de la rémunération.
'637' DEDUCTION MALADIE TAUX REDUIT
 
Exemple

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